Le 12 décembre chez Jane et Sébastien FATH

101, rue de la République à Marizelle

 

Fenêtre de l’Avent 12 décembre 2007

 

 

Merci à toutes et à tous d’être venus ce soir affronter la nuit et la grisaille, pour cette douzième fenêtre de l’Avent 2007 à Bichancourt-Marizelle, fenêtre qui a pour titre « Les couleurs de Noël ». Merci aussi à toutes les fenêtres des jours précédents, qui nous ont régalé de magnifiques couleurs et superbes motifs.

 

Parler des couleurs de Noël n’a rien d’évident en plein mois de décembre. Les couleurs d’automne ont disparu, les arbres sont dénudés, décharnés, dépouillés de leur ramure verdoyante. Les rayons du soleil se font plus rares et les fleurs sont aux abonnées absentes, attendant le printemps pour ressurgir de terre. Finies les couleurs du bronzage, place au teint d’endive, en attendant des jours meilleurs. Quant à la chaleur de l’été, productrice de tous les fruits que notre terre de Picardie sait porter, elle n’est plus qu’un lointain souvenir, laissant place au gel qui transperce. Enfin, décembre c’est aussi le mois des longues nuits, guettées par la déprime et le manque de vitamines, et ce n’est pas l’augmentation des prix de l’essence, du chauffage, des produits laitiers ou même des sapins de Noël Nordmann… qui va nous remonter le moral. S’il fallait résumer d’un mot la couleur dominante du mois, ce serait le gris. Gris comme la couleur de l’Oise après les pluies, gris comme une facture, gris comme une mèche de cheveux sur un lit d’hôpital, gris comme les parapluies qui se tendent sous l’averse, gris comme le givre foulé par le pied des passants.

 

Alors, dans tout ce gris qui triomphe en décembre, parler des couleurs de Noël, quelle drôle d’idée, n’est-ce pas ?

 

C’est pourtant là qu’est le miracle de Noël. Au cœur de la nuit, au cœur de la grisaille, une explosion de couleurs et une promesse de vie renouvelée. Mais d’où viennent-elles, ces couleurs ? Est-ce au rayon jouet des supermarchés qu’on les trouve ? Non. Leur origine est plus profonde, et en plus, elle est gratuite. Ces couleurs nous viennent de la source même de Noël, une source qui coule tranquillement depuis 2000 ans et qui vient, encore aujourd’hui, nous rappeler à la vie, à l’espérance et à la fraternité. C’est de trois de ces couleurs que vont nous parler ce soir Marie, David et Gabrielle, pour présenter la fenêtre que nous allons découvrir dans quelques instants.

 

Je m’appelle Gabrielle. Et comme l’ange Gabriel aux ailes brillantes qui a annoncé à la vierge Marie la naissance de Jésus, j’annonce une première couleur : la couleur dorée ! Dorée comme les ailes d’un ange, dorée comme la couronne des rois mages venus découvrir l’enfant Jésus dans la crèche, dorée comme l’étoile du berger qui a ouvert le chemin, dorée comme les décorations d’un sapin de Noël.

Oui, Noël ce n’est pas que du gris, c’est aussi la lumière dorée que Dieu veut faire briller dans nos cœurs.

 

Je m’appelle David. Et c’est de la lignée de David, c’est du rameau d’Isaïe que l’enfant Jésus est né le jour du premier Noël. Ce rameau verdoyant, ce rameau de Noël vient d’un arbre ancien, l’arbre des promesses de Dieu racontées dans la Bible. Cette image du rameau utilisée pour décrire Jésus annonce une deuxième couleur, le vert. Vert comme l’herbe tendre que cherchent les brebis, vert comme le houx, vert comme un sapin de Noël. Toujours vert, même dans le gris de l’hiver, le sapin symbolise le triomphe de la vie sur la mort, et l’espérance que Dieu est venu nous sauver grâce à son Fils Jésus.

Oui, Noël, ce n’est pas que du gris, c’est aussi le vert intense que Dieu fait grandir comme un rameau d’espérance.

 

Je m’appelle Marie. Et le nom que je porte renvoie à la vierge Marie, qui a porté en elle l’enfant roi, l’enfant Jésus. Cette humble servante a fait naître le vrai roi de Noël, et la couleur rouge, couleur royale, nous le rappelle ce soir. Cette couleur rouge est aussi celle de la vie et de la compassion. La Vierge a rencontré souvent cette couleur, y compris aux noces de Cana où son Fils a multiplié le vin de l’amitié. En donnant sa vie sur la croix, Jésus a ensuite porté très haut la couleur rouge. Non pas pour que la mort gagne, mais pour que la vie soit la plus forte, au travers du pardon divin.

Oui, Noël, ce n’est pas que du gris, c’est aussi le rouge de la vie donnée par Dieu pour ouvrir un chemin nouveau.

 

Doré, rouge, vert, en voilà de belles couleurs ! Alors oublions la grisaille, et réjouissons-nous ensemble autour des vraies couleurs de Noël !