Résumé de la conférence du 4 mars 2010, 9h30-11h30 :
"1914-1918. La vie des civils autour du front et dans la zone occupée".
Institution du St Esprit, Lycée
privé de Beauvais.
1914-1918- La vie des civils autour du front et dans la France occupée
Jean-Jacques Godfroid Ancien Professeur des Universités, Vice-président de « Mémoires du Chaunois », Membre de la Société Académique de Chauny.
Lazare PONTICELLI, le dernier poilu de la guerre 14-18, avait exprimé le vœu, pour son enterrement national, que le gouvernement rendit hommage aux victimes civiles et militaires de la Grande guerre.
Tout ce qui pouvait être prémonitoire de la Seconde Guerre mondiale…. Cette phase de batailles meurtrières qui ne fera gagner que peu de terrain aux deux camps, va atteindre les civils des deux côtés du front, essentiellement par les bombardements de l’artillerie lourde, les zeppelins et déjà par l’aviation qui se développe très vite. La vie des civils en deviendra tellement intenable que certaines villes seront évacuées comme Verdun pendant la bataille du même nom. On y ajoutera Arras, Reims, Soissons, etc. côté Français et Noyon, Chauny, Saint-Quentin, etc. côté territoire occupé.
D’une part, les offensives allemandes ont eu comme conséquence d’augmenter encore le nombre des déplacés. À la fin du conflit 2 000 000 de personnes auront été des réfugiés, soit près d’un habitant sur deux de la zone occupée ou voisine du front. D’autre part, le recul des occupants sous les coups de butoir des Alliés va entraîner un autre drame : 250 000 civils devront suivre l’armée du IIe Reich en pleine débandade qui se servira d’eux comme bouclier humain, alors que l’ordre est donné aux troupes allemandes de tout détruire. À la fin de la guerre plus de 80% du patrimoine immobilier et industriel –les mines auront été inondées- seront dévastés dans le Nord et le Nord-est.
Ils seront indemnisés et ils reconstruiront ou feront construire leur habitation avec courage après avoir vécu dans des bâtiments provisoires en bois, en briques ou en tôle. Ils n’auront pas la reconnaissance du poilu, ils ont été des « Boches » quelque part et ne pourront faire leur deuil de leur vécu douloureux. Les criminels de guerre allemands jugés par une cours de justice -le tribunal de Leipzig- menée par des juges allemands seront tous acquittés. Les gouvernements occidentaux, pour ne pas gêner les démocrates allemands, n’insisteront pas devant la montée du nationalisme pangermanique qui s’est fait du refus de l’humiliation de la défaite son fond de commerce. Renoncement inutile puisqu’il n’empêchera pas Hitler de triompher.
Notes
2. Les victimes civiles et militaires, bilan. Il est toujours difficile d’établir un bilan des victimes civiles par rapport aux militaires pour des raisons évidentes. Les chiffres font toujours l’objet de polémiques suivant le camp où l’on se trouve. Un article est paru récemment dans WIKIPEDIA, très bien référencé auprès d’organismes internationaux. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pertes_humaines_de_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale L’adage selon lequel la Grande Guerre a été meurtrière principalement pour les militaires est battu en brèche avec les résultats suivants (arrondis): Pertes militaires : 9 700 000 (21 300 000 blessés); pertes civiles : 8 800 000; Pertes totales : 18 600 000; % total des pertes : Empires Centraux - Civils : 22 ; militaires : 22; Entente - Civils : 20 ; militaires : 36; Pertes civiles en France (sur 10% du territoire) : 300 000 pour 1 400 000 militaires; Pertes civiles en Belgique : 62 000 pour 43 000 militaires.
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Photos de la conférence du10 mars 2010, 17h30 :
"Les Boches du Nord, victimes oubliées et humiliées de la Grande Guerre",
à l’IUTA de Saint-Quentin, antenne de l’Université Jules Verne d’Amiens, à l'INSSET, 48 rue Raspail.
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Jean-Jacques GODFROID et Maryse TRANNOIS, vice-présidente de Généalogie-Aisne (responsable des personnalités et des maires et de la permanence de Laon), secrétaire de l'IUTA de Saint-Quentin, présidente de la Société Académique de Saint-Quentin. |
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