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Histoire de Villequier-Aumont, présentée par Yannick Boucher.


D'où vient-elle, cette histoire?

Tout simplement du cahier d'école de la grand-mère de mon arrière-grand-mère !
Le voici.

 




Marie Delaire est née le 1er juillet 1878 à Villequier-Aumont, et y a habité toute son enfance.


Je fais les présentations :
Voici Marie quelques temps après son mariage.

 



A l'époque, les écoliers étudiaient l'histoire de leur village.
Voici l'histoire de Villequier-Aumont, ou plutôt de Genlis qui était l'ancien nom.



Tout commence avec un devoir...


«Villequier-Aumont, anciennement connu sous le nom de Genlis, était au commencement du 16ème siècle la propriété d'un seigneur de ce nom. En 1568 nous savons qu'il prit et ruina la ville de Ribemont. Ce seigneur et ses descendants étaient renommés par leur courage, leur valeur et leur dévouement au roi, car ils relevaient de la ville de Chauny qui leur appartenait depuis 1213. Aussi au siècle suivant, nous voyons sous la régence d'Anne d'Autriche, les terres de Genlis alors fort étendues, puisqu'elles comprenaient tous les droits de seigneurie et de justice dans les communes de Genlis, Abbécourt, Viry-Noureuil , les terres d'Ognes, de Marest, les hameaux du Caisnel, de Athiémont, de Dampcourt, nous voyons, dis-je, ces terres érigées en marquisat en mai 1645 par lettres patentes du roi, lesquelles furent confirmées en 1736 par Louis XV. Genlis était alors le siège d'une juridiction composée d'un bailli, procureur fiscal, greffier et sergent.
D'après les vieilles traditions laissées dans le pays, le seigneur Brulard de Genlis se serait complètement ruiné au jeu. Toujours est-il que, pour ce motif ou pour un autre, il vendit le 5 Octobre 1772 son marquisat de Genlis au seigneur de Boulogne et du Boulonnois, lequel deux ans plus tard, en avril 1774, obtint du roi Louis XV (sa transformation en duché-pairie), en considération des nombreux services rendus par les ducs d'Aumont aux rois de France depuis Charles V dont Pierre d'Aumont était Chambellan.
Le château d'alors était plus vaste, plus beau que celui qui maintenant appartient au comte de Sainte-Aldégonde, descendant du duc d'Aumont; il n'était pas non plus dans le même emplacement, il était plus rapproché de l'étang neuf, il était flanqué de quatre tours sur deux ailes de bâtiments solidement bâtis à la moderne; une partie faisait face au midi, l'autre au couchant, il était entouré de deux grands canaux dont les eaux pouvaient être changées à volonté, puisqu'il possédait encore l'autre l'étang actuel, deux autres étangs nommés grand fossés du château, un autre à Guy encourt, un autre à la Bourbeuse, le ruisseau dit d'Offer mont, le grand Roue, Help, etc, qui contenaient environ 275 sentiers ou 110 hectares.
Pendant la révolution le château fut détruit et ses terres mises en ventes. Napoleon en rendit une partie aux demoiselles d'Au mont, seules héritières survivantes de cette famille, lesquelles quelques années après épousèrent les deux frères comte de Sainte-Aldégonde à qui appartiennent encore de nos jours le château et les propriétés.

Villequier avait également une abbaye de l'ordre des Prémontrés, grande et belle propriété qui fut saccagée en 1793. M. Martin l'acheta du gouvernement, il la revendit à M. Harpin. Celui ci s'en défit bientôt. M. Margerin, nouveau propriétaire, fit construire dans les bâtiments de l'ancienne chapelle une fabrique pour le sucre. M. Crespel la loua, c'est lui, dit-on, qui a fabriqué le premier pain de sucre de betterave qui fut envoyé à Napoléon.
Aujourd'hui, elle n'existe plus; l'ancienne et solitaire abbaye est changée en une charmante maison de campagne appartenant à Mm Lemaire.
La population et l'importance de Villequier-Aumont se sont amoindries énormément depuis la révolution française. Avant 1789, il y avait à Villequier de grandes foires et d'importants marchés aux bestiaux. Au commencement de notre siècle sa fabrique de sucre y développa l'industrie pendant tout le temps de son fonctionnement, une forge importante qui occupait un grand nombre d'ouvriers fut transportée il y a une vingtaine d'années à Viry-Noureuil et contribua au décroissement de la population qui à cette époque comptait cependant près de 1000 habitants et n'a plus aujourd'hui* que 776.
L'agriculture fait la principale occupation des habitants de Villequier-Aumont, on y cultive avec beaucoup de soin et avec assez de succès la betterave.
Villequier-Aumont est situé sur une hauteur. Du haut de laquelle la vue s'étend sur les bois qui la bornent au nord et qui sont connus sous le nom de bois de Genlis. Les bornes de la commune sont au nord: Flavy-le-Martel, Friéres-Faillouel; à l'est, Viry-Noureuil, au sud Chauny, à l'ouest Caumont, Ugny-le-Gay, la Neuville. Le bourg de Villequier est traversé par la route nationale de Château-Thierry à Béthune et par la route départementale de Guiscart à La Fère, un grand nombre de chemins vicinaux le mettent aussi en communication avec les communes avoisinantes.»

* En 1891.



Voici le plan dressé par Marie à la fin de ce devoir de géographie:



Comme on peut le voir, les expressions sont assez sympathiques, très rustiques. Mais tout cela a son charme. Surtout pour celui qui recherche un peu quelle a été la vie de ses ancêtres.

Et je crois que le dernier mot de son cahier de géographie est très émouvant. La vie à l'époque n'était pas forcément très facile. Beaucoup de contraintes, beaucoup de travail...

 


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