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Brève histoire de Barisis-aux-Bois

par Mary-Jane Bauer

 

Table des matières

- Premiers habitants.

- La nécropole gallo-romaine du IVème siècle.

- L’abbaye.

- La Révolution.

- La commune de 1791 à 1794.

- Le village au XIXème siècle.

- Les mutations du XXème siècle.

( La Grande Guerre 1914-1918.

La Reconstruction du village.

La seconde guerre mondiale 1939-1945.)



Cette brève histoire de Barisis-aux-Bois rédigée à partir de documents conservés aux archives de Laon et de témoignages de Barisiens retrace les différents événements qui ont ponctué la vie du village au cours des siècles.

 

Le pittoresque village de Barisis-aux-Bois situé dans un vallon entre la forêt de Coucy et celle de Saint-Gobain est un endroit privilégié, calme et verdoyant. Traversé par un ruisseau, le Mesnil, la commune est environnée de bois qui sont à l’origine de la dénomination «aux bois». Sous les Mérovingiens, on désignait Barisis sous le nom de Barisiacus ou Barrisiacum, puis les Capétiens ont employé le terme de Barisi ou Barisy , finalement en 1768, le village prit le nom qui est le sien aujourd’hui: Barisis.

Ce village paisible qui se love dans son écrin de verdure a subi au cours des siècles maintes mutations et continuera à en subir. Il convient cependant d’être respectueux des traditions et de protéger le patrimoine que nos ancêtres nous ont légués.

 

Premiers habitants.

 

Les premiers habitants avaient choisi les hauteurs pour s'installer et notamment les grottes naturelles qui se trouvaient dans la forêt des Lentillières . La ferme dite du Crottoir qui signifie cavernes atteste l’existence de creutes, boves ou grottes dans lesquelles résidaient les premiers habitants. En 1883, des vases de terre crue et des tombeaux en pierre furent mis à jour dans le bois des Lentillières confirmant l’occupation précoce de ce secteur. Ces fouilles fortuites faites par Fleury, fermier du Crottoir, et Royole, capitaine du premier régiment territorial, ont permis d’exhumer des vases contenant des osselets. Ces vases déposés au musée scolaire de Barisis ont disparu avec les aléas des guerres.

Il semble qu’à l’origine Barisis (le village) se trouvait non dans la vallée comme aujourd’hui mais sur les hauteurs où existent encore les hameaux des carrières Lentillières et Carrières La Ville, et cette hypothèse est appuyée 1) sur le nom du Crottoir ou Crotois donné à une ferme du plateau des Lentillères, nom qui signifie excavations, cavernes dans la montagne, carrières où vraisemblablement vivaient les premiers habitants de cette contrée, 2) par la découverte faite il y a quelques années de l’emplacement d’un cimetière avec tombeaux en pierre aux Lentillères et d’un autre avec semblables tombeaux aux Carrières la Ville, 3) enfin par la mise à jour, en 1883, par les extracteurs de pierres pour les chemins, de vases en terre non cuite renfermant des osselets. 

Le bois des Lentillières jouit d’un climat agréable : c’est comme si un microclimat régnait sur ces hauteurs. Les maisons troglodytes furent habitées jusqu’au début du XXème siècle par de modestes familles. Dans ces maisons, la température restait en général constante même si une certaine humidité pouvait altérer le bien-être de leurs occupants. Les bois offraient un cadre de vie agréable et prodiguaient aussi fruits et légumes: champignons, fraises des bois, châtaignes, mûres. Les familles modestes tiraient profit de cet endroit en extrayant des pierres destinées à la réfection des chemins. Les restes de ces maisons troglodytes qui pendant la Grande Guerre ont servi de refuge aux soldats sont encore visibles. Certains de ces soldats ont d’ailleurs gravé leur nom à l’entrée de ces grottes.


La nécropole gallo-romaine du IVème siècle.


Au lieu dit Les Usages sur la route du Rond d’Orléans, en 1939-1940 furent découvertes des tombes gallo-romaines. Les fouilles menées par l’abbé Lacroix ont permis d’exhumer des céramiques, un petit bronze de Constantin et trois piécettes de l’époque de cet empereur.

La nécropole date de la seconde moitié du IVème siècle. Parmi les quatorze sépultures exhumées, douze d’entre elles, orientées sud-est, nord-ouest (pieds au nord-ouest) présentent un mobilier funéraire essentiellement composé de gobelets et bols en céramique d’origine gallo-romaine et deux autres un mobilier beaucoup plus pauvre et une orientation ouest-sud-ouest et est-nord-est attestant l’apparition du christianisme. Ces objets sont conservés au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye.

 

L’abbaye.


En 661, Childéric II et la reine Blihechilde ou Hymnechilde donnèrent la terre de Barisis à l’évêque saint Amand pour qu’il fondât un monastère sous la règle de saint Colomban. Saint Amand vint donc habiter avec douze religieux un petit monastère (cella ou cellula) qu’il dédia à saint Pierre et saint Paul. Les moines étaient chargés d’évangéliser la contrée. Quelques années plus tard, saint Amand quitta Barisis pour aller à Elnone où il occupa la charge d’abbé. Il laissa à André le soin de diriger le monastère et de poursuivre son œuvre apostolique. Un acte daté du 15 août 664 consigne l’étendue des propriétés appartenant au monastère. André fut lui aussi contraint quelques années plus tard de rentrer à l’abbaye d’Elnone pour prendre la succession de saint Amand, Léon prit la direction du monastère. Les fertiles terres du monastère furent convoitées par les seigneurs, une dizaine d’actes et chartes retracent les conflits que généra cette cupidité. Sous le règne de Pépin le Bref, le maire du fisc de Barisis s’appropria le bois des moines et l’inclut à la forêt royale de Coulommiers. Les moines réagirent et sollicitèrent l’arbitrage de Louis le Débonnaire qui, après avoir diligenté une enquête, ordonna la restitution du bois aux religieux. Une charte du 18 janvier 831 confirma cette juste restitution ratifiée par Lothaire le 10 octobre 848. Charles le Chauve fit don aux moines le 20 septembre 863 de la moitié d’une manse avec ses occupants dont un certain Ragenulf qui exploitait un four à verre édifié dans la Basse Forêt de Coucy, proche des carrières de Bernagousse.

Karloman, fils de Charles le Chauve, devenu abbé du monastère d’Elnone obtint que les revenus du monastère de Barisis fussent consacrés à la fourniture de la boisson des religieux de son couvent.

L’immense domaine de Barisis grâce à l’activité des moines prit rapidement de l’importance. Au XIème siècle, une église paroissiale fut érigée sous le vocable de saint Rémy. Cette église fut dédicacée par le roi Philippe 1er en 1059. On peut encore voir les fondations de cette église ainsi que l’emplacement du cimetière dans le champ Rémy, à mi-côte entre l’abbaye et le bois des Lentillières.

Le monastère de saint Amand d’Elnone entretenait des rapports fréquents et étroits avec l’abbaye de Barisis: le 21 mars 1182 les reliques des saintes Vierges de Cologne y furent transférées. De jeunes nobles de Flandre venaient régulièrement y séjourner pour s’instruire et apprendre la langue romane.

Le pouvoir des religieux était presque absolu comme le confirment les nombreuses lettres patentes des seigneurs de Coucy. L’une de ces lettres datée de 1207 et rédigée par Enguerrand III de Coucy atteste de l’existence d’un château érigé sur les hauteurs de Barisis par Robert de Vervins, frère d’Enguerrand III, sire de Coucy. Ce château n’ayant pas reçu l’agrément de l’abbé de saint Amand fut aussitôt détruit. Nul en effet n’était autorisé à s’établir à Barisis sans avoir reçu au préalable l'accord du monastère. Cependant, en 1226, le même Enguerrand III par de nouvelles lettres patentes, déclara qu’à sa grande prière l’église de saint Amand a bien voulu souffrir que Robert de Vervins et ses héritiers, seul et nul autre possédassent dans le terroir de Barisis une maison qu’Enguerrand lui avait donnée».

Cette concession avait été néanmoins accordée sous certaines conditions: l’abbé avait en effet exigé que «nul homme libre ne pouvait demeurer à Barisis sans son consentement ou celui de son successeur, que tous ceux qui habiteraient la maison dont la construction a été accordée paieraient à l’église de Barisis les mêmes redevances que les manants et qu’enfin la justice y serait rendue à toujours par la Prévôté du même nom» 1 .

Un château fut donc érigé et habité par Robert de Vervins, seigneur de Pinon, au lieu dit Le Château qui existe toujours à Barisis. Des fouilles révéleraient peut-être les fondations de cette bâtisse.

Droits et redevances.

Le droit de pâturage et de glandée qui remonte au XIIIème siècle fut au cours des siècles sujet à bien des conflits et des litiges entre les paysans et les prévôts de l’abbaye! Ce droit fut concédé par le sire de Coucy Enguerrand III au prévôt et religieux au mois d’octobre 1235:

Au mois d’octobre 1235, le sire de Coucy, Enguerrand, "concède au Prévôt et religieux de Barisis, à leurs fermiers de Pierremande, du Crottoir, de Fresnes et de Buin, à leurs hommes et aux hôtes du dit Barisis, dans la personne de Jean Herbier, le droit de faire pâturer leurs bestiaux dans la forêt de Coucy et dans le canton de la forêt nommé: le Bettemont, le Sart des Nonains, La Noire Chesnoie (...) sous la condition que ce droit de pâturage serait exercé de bonne foi et sans fraude, et que les bestiaux ne pâtureraient pas plus habituellement dans ces parties de bois que dans les Coulommiers, reconnu par cette charte appartenant à l’abbaye".

En 1561, chaque ménage devait verser 12 deniers laonisiens pour le droit de glandée dans les parties de la forêt dénommées Bettemont, Noire Chesnoie et Sart des Nonains. Les religieux et le sire de Coucy étaient habilités à percevoir des amendes pour les éventuels délits.

Les lettres patentes confirment d’une part ce droit ancestral 2 et inaliénable et d’autre part rendent compte des innombrables abus. De nombreux jugements de 1235 à 1882 attestent les actions en justice intentées par les moines. Le nombre considérable de vaches et de pourceaux que les paysans menaient paître fut un véritable danger pour les taillis.

Un jugement rendu en 1482 à la demande de la duchesse d’Orléans condamne les habitants à verser une redevance pour «chaque pourceau acheté depuis le jour de la saint Jean-Baptiste jusqu’au jour de la saint Rémi en suivant, douze deniers parisis; et ils ne pourront vendre les dits pourceaux qu’ils n’aient payé ou assuré la dite dame de la dite somme à peine d’une amende de 60 sols parisis»

Un arrêt du 29 décembre 1500 stipule que les habitants abusent des usages et pâturages en envoyant journellement dans ces dits usages plus de 3000 pourceaux mettant en péril l’équilibre des bois:

«Ces animaux conduits dans les jeunes taillis les broutent, les mangent et les gâtent tellement que si l’on n'y mettait ordre, il en résulterait la totale destruction des bois de la seigneurie de Coucy»

Sur l’écusson du village dessiné par Jean-Marie Duvivier en 1997, on retrouve donc naturellement sur le bandeau quatre petits cochons qui font allusion à ce droit de glandée!

Les plus pauvres n’étaient pas exemptés des droits seigneuriaux ou droits d’usage: les habitants des Lentillières par exemple devaient verser 10 deniers carolus par ménage.

Les habitants de la rive droite du Mesnil qui versaient un impôt comme nous l’avons mentionné pour leurs pourceaux devaient aussi «s’acquitter chaque année à la saint Rémi sous peine de 60 sous d’amende une taille de 19 livres 6 sous 8 deniers pour leur personne, de 2 deniers pour le droit de chaussée pour chaque chariot ou charrette et de 1 obole par brouette sans compter le droit de rouage pour le transport du vin, lequel s’élevait à 4 deniers pour un chariot chargé, 2 pour une charrette et 1 pour une brouette».

Ceux de la rive gauche devaient payer une taxe de 10 deniers par ménage, 5 pour les veuves.

En 1704, une taille de 2400 livres, deux tailles variables à la saint Rémi dont une taxe de 1300 livres ainsi que les charges militaires: quartiers d’hiver, convois, soldats miliciens étaient supportés par les Barisiens.

Les paysans jouissaient aussi du droit de couper des arbres pour réparer leurs masures et se chauffer. A cette occasion, des litiges éclataient souvent entre les moines et les paysans. Les moines n’avaient d’ailleurs pas toujours une conduite exemplaire: le prévôt Landelin Delacroix, en 1704 3   refusait aux habitants le droit de couper les arbres pour leur chauffe dans le bois Prévôt. Ce droit était pourtant établi entre les habitants et les religieux depuis la fondation du monastère. Landelin Delacroix en remettant en cause ce droit ancestral s’attira les foudres des paysans. De nombreux autres griefs lui furent attribués: il gardait notamment le marteau avec lequel les arbres réservés aux paysans étaient marqués et bien sûr, il en usait de façon abusive pour son usage personnel. Ce marteau devait être conservé dans un coffre à trois clefs pour que nul ne puisse en jouir librement. Seul le syndic des paysans pouvait l’utiliser pour indiquer les arbres qui étaient ensuite repartis équitablement entre les paysans. Or le prévôt se réservait l’usage exclusif de ce marteau et marquait librement les arbres qu’ils offraient ensuite à ses fermiers sans tenir compte des besoins des habitants.

Sa méchanceté était légendaire: il n’avait aucune compassion pour les pauvres et n’hésitait pas à lâcher ses chiens sur les mendiants qui osaient s’aventurer dans l’enceinte du monastère en quête de quelque aumône:

Il ne faut pas que les pauvres aillent demander l’aumône chez lui car il les fait chasser par ses chiens.

Le terrier de l’Abbaye de Saint Amand 4 .

Un terrier recense les propriétés dépendant de l’abbaye ainsi que les impôts que chaque propriétaire devait verser. Le document transcrit par les soins de Dejente fut dressé par les notaires royaux par ordre du prévôt Dom Pasquier du Mont et contient l’énumération des propriétés provenant de dons ou d’achats des années 668 à 1609. Ce document est précieux a plusieurs titres: d’abord pour les études généalogiques ensuite pour comprendre l’importance des possessions de cette abbaye. Une description précise de chaque propriété accompagnée de l’impôt qui est dû est une source de renseignements tant ethnologiques que sociologiques.

D’après ce document, on trouve en 1609, vingt et un laboureurs, confirmant ainsi l’économie essentiellement agricole du village.

La Justice.

La justice était rendue jusqu’au XVIIIème siècle par le prévôt et ses baillis; Comme le note le rédacteur d’un mémoire conservé aux archives de Laon «la justice rendue au nom du prévôt par ses baillis ou autres officiers n’était rien moins qu’impartiale: c’était la passion et bien souvent l’arbitraire qui dictaient les sentences. Que de fois les fourches patibulaires dressées au lieu qui porte encore aujourd’hui le nom de Fourcières (Fourchières) n’ont-elles pas offert en pâture aux oiseaux de proie le corps d’un malheureux dont le tort était d’avoir déplu à son seigneur ou d’avoir osé soigner ses récoltes contre le gibier du maître? Combien furent enfermés dans la tour du Colombier pour n’avoir pas au jour fixé porté au couvent le montant de ses tailles» ?

Très souvent la potence fut détruite par des Barisiens en colère qui, à juste titre, trouvaient les sentences sévères. Cependant ces actes étaient fortement punis. Le Prévôt n’était pourtant pas irréprochable. Comme le remarque l’auteur d’un rapport conservé dans la collection Piette, certains prévôts déshonoraient leur habit religieux par l’injustice, le vol et la cruauté. Nous avons déjà évoqué le cas du prévôt Landelin Delacroix réputé pour ses exactions! Mais il n’est pas exclu que d’autres prévôts aient au cours des siècles exercé une autorité absolue et arbitraire sur les villageois. A la Révolution, l’empressement des citoyens à abolir tous les privilèges des moines prouve leur impopularité.

 

La Révolution.


La Révolution fut partout en France une période fébrile porteuse d’espoirs, Barisis n’a pas échappé à cette effervescence. En 1793 (16 Nivôse an II), les citoyens Marlot, Fontaine, Julien Pasques, Jacques Pasques, Antoine Bleuet, Théodore Bleuet, Alexis Berlize, Chrisostome Lavachery et l’ex-vicaire Bernard Méresse prêtent serment de maintenir la Constitution, la liberté et l’égalité ou de mourir en les défendant .

Le 13 février 1790, la Révolution ayant supprimé les ordres religieux, l’abbaye qui ne comptait plus que trois religieux: Pierre de France, prévôt âgé de 76 ans, Pierre Bernard Méresse, âgé de 37 ans et Benoît Tonnelier, 47 ans, se vit dépouiller de ses terres et dépendances qui furent vendues comme biens nationaux.

Le monastère fut acquis le 28 mars 1791 par Pierre-Alexis Berlize mais fut vendu quelque temps après à Alexandre Law de Lauriston qui le convertit en ferme acquise plus tard par Déprez. Le clos des vignes fut acheté par Fouquet, fabricant de sucre à Sinceny et député de l’Aisne, la ferme de Pierremande par un certain Duroix et la ferme de Fresnes par Ferté. Les Lentillières et les deux tiers des anciens usages restèrent propriété communale. La ferme du Crottoir acquise par le Comte Charpentier, ancien général du premier empire fut transmise par héritage à son beau-fils Richard d’Aubigny et fut exploitée par Fleury.

Grâce à l’exploitation de la futaie et des taillis, la commune put contracter un emprunt qui lui permit d’acheter du mobilier pour les écoles et des livres pour la bibliothèque.

Le cahier de doléances souligne la volonté d’abolir les privilèges.

Citons deux articles de ce cahier qui reflètent le désir d’égalité face aux impôts qui pesaient sur la population :

1er article : Egalité de tous devant l’impôt.

Premièrement qu’il est aussi juste qu’avantageux que les impôts même celui de la corvée représentative soit supporté également par les trois corps de l’Etat, sans avoir d’égard pour la naissance, le sang et la qualité.

2e article : Souci de simplification avec un seul impôt général.

Qu’un impôt général serait sans contredit le meilleur non seulement par le peut de difficulté qui se rencontrerait dans son assiette et sa perception, mais encore parce qu’il tiendrait lieu de tous ceux qui sous mille noms et mille exclusions injustes opèrent journellement la ruine et le malheur du peuple.

 

La commune de 1791 à 1793.


Après le décret du 20 janvier 1790 qui institua les municipalités, la commune de Barisis qui fut si longtemps sous le joug des prévôts de l’abbaye s’est soudain réveillée et les élus (maire, officiers municipaux, notables) se réunirent à la chambre commune pour délibérer. Selon les documents des Archives départementales, les élus «s’occupaient de l’intérêt communal, améliorant la circulation, restreignant certains prétendus droits de passage à travers les bois communaux, faisant des adjudications de bois, d’arbres, cédant au rabais les fonctions de garde-champêtre, de garde-bois et même de receveur municipal».

Une garde nationale fut organisée afin d’assurer la défense de la Patrie mais elle manquait cruellement de fusils. L’anniversaire de la fête de la Fédération fut célébré le 14 juillet 1791 avec interdiction aux cultivateurs de travailler sous peine d’une amende fixée à 3 livres 15 sols.

Le 25 septembre 1791, les cloches sonnèrent pour fêter la proclamation de la Constitution et on distribua à chaque garde national un pain et une bouteille de cidre qu’il devait consommer seulement après la cérémonie!

Le 11 juillet 1792, un contingent de neuf hommes fut levé pour défendre la Patrie en danger.

Le 4 octobre la République était proclamée dans le village et le 28 octobre un arbre de la liberté 5 fut planté en face de l’église.

En mai 1793, plusieurs jeunes gens de la commune se portèrent volontaires pour défendre les frontières et des réquisitions de grains, chevaux et toiles furent ordonnées.

 

Le village au XIXème siècle.

Population.

Des documents rédigés par des instituteurs permettent de comprendre l’évolution du village. Certains de ces manuscrits sont hélas incomplets, la grande guerre ayant détruit une partie des archives mais il reste néanmoins assez de matériaux pour dresser un portrait du village.

Dans un de ces manuscrits, l’auteur anonyme nous décrit de façon très réaliste et pittoresque les Barisiens:

Les habitants sont robustes, actifs, laborieux, d’une taille moyenne de 1,68m ils jouissent en général d’une bonne santé ce qui ne saurait surprendre étant connue la salubrité du pays.

Leur régime alimentaire est celui de tous les paysans aisés: pain de froment, légumes, fruits, du porc au saloir ou de la viande de boucher au moins tous les dimanches, pour boisson du cidre ou de la bière (surtout depuis le rigoureux hiver de 1879-1880, peu de vin, peu d’alcool mais du café presque chaque jour.

Ce n’est donc pas étonnant que l’espérance de vie soit d’environ 48 ans, un âge avancé à l’époque!

«La vie exempte des excès que l’on rencontre malheureusement trop souvent au sein des classes pauvres se prolonge assez longtemps; les octogénaires y sont communs et la longévité moyenne n’est pas inférieure à 48 ans».

Selon un tableau récapitulant les décès et naissance entre 1875 et 1887, il y eut 246 naissances pour 285 décès. Les décès restaient donc à cette époque supérieurs aux naissances.

En ce qui concerne le caractère des Barisiens, l’auteur note qu’ils sont plutôt pacifiques, peu enclins à la violence mais cependant égoïstes.

En 1846 la population s’élevait à 1288 habitants, en 1856 elle avait légèrement décru: 1068 puis sensiblement remonté à 1077 en 1866 pour finalement atteindre à la fin du siècle 943 habitants. Ces fluctuations de population seraient dues selon l’auteur du rapport, d’une part à une baisse sensible de la fécondité, d’autre part à ce que de nombreux Barisiens préfèrent chercher du travail dans l’industrie et quittent donc leur village natal pour tenter leur chance en ville ou dans les localités qui offrent des opportunités d’emploi, notamment Saint-Gobain et Folembray et leurs verreries ou Chauny et ses industries.

Industries.

L’économie de Barisis était essentiellement agricole. La vallée bien irriguée par le Mesnil était propice à la culture du chanvre qui fut pendant des siècles une source importante de revenus. Dans sa Monographie de la Commune de Barisis, l’instituteur Charpentier dresse la liste des cultures en usage à la fin du XIXème:

Le froment: 200 hectares.

Le seigle: 56 hectares.

L’avoine: 140 hectares.

La pomme de terre 20 hectares

Les prairies artificielles: 104 hectares.

Le colza: 8 hectares.

L’œillette: 4 hectares.

La betterave: 90 hectares.

Le chanvre ne représentait plus avec le blé que 5 à 6 hectares.

Les pommiers qui fournissaient les pommes nécessaires pour la production de cidre avaient pour la plupart été anéantis par les gelées de l’hiver rigoureux de 1879-1880. Un décret impérial datant du 26 août 1869 autorisant le défrichement de 70 hectares permit de replanter environ 500 pommiers.

Le chanvre fut pendant des siècles la culture par excellence. La plupart des habitants travaillaient le chanvre. Le dépouillement des actes d’état civil permet de noter le nombre important de chanvriers, de fileuses et de tisserands, métiers dominants au XVIIème et XVIIIème siècles.

Quatre moulins étaient alimentés par le ru du Mesnil et produisaient de la farine vendue au détail, sauf le moulin d’En Haut dont la production était exclusivement réservée au boulanger de la commune.

Le moulin Le Gilotin du sieur Aubert fut construit en vertu d’une ordonnance royale du 13 mars 1829

Le moulin d’En Haut ou de l'abbaye , le plus ancien des moulins, appartenait à Voyeux et était exploité par Morin.

Le moulin d'En Bas appartenait à la veuve François et était exploité par Dufresne. Ce moulin remonte à une époque très ancienne, probablement contemporain du moulin de l'abbaye, mais il fut remis en état et modernisé au début du XIXème.

Le moulin Rossignol ou du Bâillon , le plus récent et le plus moderne fonctionnait soit à l’eau soit à la vapeur.

La deuxième industrie fut celle du sucre, la sucrerie construite en 1876 permettait le traitement «de 12 à 45 millions de kilos de betteraves par an». En 1881-1882, 401 228 kilos de sucre furent élaborés.

Enfin, en 1882, Devaux de Louvres (Seine-et-Oise) louait pour la somme de 100 francs à la commune les carrières communales dites Carrières de la ville afin d’y cultiver des champignons qui étaient expédiés tous les jours à Paris. Cette champignonnière employait 12 à 15 hommes.

Commerce.

L’auteur anonyme du rapport manuscrit daté de la fin du XIXème siècle note avec nostalgie que le «commerce se borne à peu de choses» et énumère les commerçants:

Un marchand de charbon de bois.

Un marchand de charbon de terre.

Sept épiciers et merciers.

Un marchand de nouveautés.

Trois marchands de faïence.

Un café.

Un hôtel.

Quatre débits de boissons.

Un marchand de vin en gros.

Deux boulangers.

Une recette buraliste.

D’autre part, une caisse d’épargne succursale de celle de Laon fut fondée en 1875 puis un bureau de poste en 1879 et un bureau télégraphique en 1881.

Quand on compare le commerce qui reste aujourd’hui dans le village et qui se réduit à la seule Boulangerie, on mesure l’ampleur des bouleversements en matière de commerce. Au XXIème siècle, l’essor des supermarchés a définitivement sonné le glas des derniers petits commerces qui survivaient dans les villages. On ne peut que constater ce fait et déplorer qu’avec leur extinction la vie des villages semble morne. Le dernier café Chez Jojo avec son bureau de tabac, ses journaux et sa petite épicerie rendait des services utiles et contribuait à entretenir une certaine convivialité entre les habitants du village qui pouvaient se retrouver pour boire un verre, jouer aux cartes ou tout simplement échanger quelques mots!

Administration.

La commune possédait un bureau de bienfaisance, en 1853 fut établie une perception et en 1875 une caisse d’épargne, succursale de celle de Laon, fut fondée.

Le bureau de poste crée en 1879 était géré par une receveuse qui, trois ans plus tard, fut aussi chargée du bureau télégraphique auquel fut ajouté en 1901, le téléphone.

Avant l'instauration de l'état civil républicain, les registres paroissiaux remontent à 1657 et furent tenus d’année en année sans lacunes. De 1657 à 1673, les premiers registres ne portent aucune mention du curé qui les a rédigés. Ce n’est qu’à partir du 12 février 1673 qu’apparaît pour la première fois le nom du curé rédacteur: Etienne Lefébure qui prend le titre de «serviteur de la cure». En 1676, il deviendra le prévôt de l’abbaye.

Avant cette date, il est probable que les religieux de l’abbaye tenaient des registres des naissances ainsi que des relevés des droits payés par les habitants. En effet, tous les Barisiens étaient soumis à des dîmes assez conséquentes.

 

Les mutations du XXème siècle.


A l’aube du XXème siècle, le village était devenu un lieu de villégiature très prisé des Parisiens qui profitaient de la facilité de se déplacer grâce au chemin de fer pour y passer quelques jours de repos. La chasse à courre qui se déroulait dans la forêt du Rond d’Orléans attirait nombre d’amateurs et des badauds. Un hôtel à Barisis et une auberge au Rond d’Orléans accueillaient les touristes. L’épanouissement du village fut cependant brutalement interrompu par la Grande Guerre qui allait laisser bien des séquelles sur le territoire.

 

La Grande Guerre 1914-1918.


Pendant l’été 1914, la guerre éclate pour un événement qui ne semble concerner que la politique intérieure de l’Autriche-Hongrie. Les armées allemandes prévoient de marcher rapidement sur Paris en passant par la vallée de l’Oise. Le département de l’Aisne se trouve sur le chemin de cette invasion et va subir pendant quatre ans le joug allemand et les pires conditions de vie.

Pour résumer en quelques lignes l’offensive allemande et la guerre de position qui va suivre, nous proposons quelques jalons: à la fin du mois d’août 1914, se déroule entre Guise et Saint-Quentin, une bataille entre la Vème armée française du général Lanzerac et 2ème armée allemande de von Bülow. Cette bataille ne permet pas de déclarer un camp victorieux si bien que Joffre prépare une contre-offensive. Les Allemands cependant continuent à marcher sur Paris: le 29 août, ils arrivent à Laon, le lendemain, ils atteignent Soissons et le 3 septembre, ils sont à Château-Thierry. Cependant, la bataille de la Marne va le 12 septembre 1914 les repousser sur la rivière de l’Aisne sur le triste chemin des Dames. Une guerre de position avec son réseau de tranchées et de postes enterrés va durer quatre longues années.

L’Aisne est coupée en deux: le Nord du département avec les villes de Saint-Quentin, Laon, Vervins, Guise vit à l’heure allemande, expression prise au pied de la lettre puisque tous les clochers des villages occupés doivent effectivement marquer l’heure du méridien de Berlin, donc avancer d’une heure.

A Barisis, dès 1915, une administration militaire est instaurée. Les jeunes gens et les hommes valides de 14 à 50 ans sont contraints de travailler pour les Allemands. Certains sont envoyés à Etréaupont où des usines contrôlées par l’occupant ont besoin de main-d’œuvre.

Une contribution de guerre fut imposée à la commune et très vite une pénurie de pièces et billets oblige les autorités municipales à se lancer dans l’émission de bons, surtout des petites coupures: une décision du conseil municipal du 7 février 1915 permet l’édition de bons qui remplacent la monnaie. Une autre émission de bons en avril 1916 aura lieu sur la demande de la Kommandantur de Chauny.

En 1917, la ligne Hindenburg, vaste réseau de tranchées et de fortifications derrière laquelle les troupes allemandes se sont retranchées passe à Barisis. Dans le bois des Lentillières, un réseau de tranchées et des casemates sont encore visibles.

Avant leur retraite en 1917, les Allemands font sauter tous les édifices publics et la plupart des maisons.

Les combats s’intensifient en 1918 entre les Allemands retranchés derrière la ligne Hindenburg et les troupes françaises en face dans le bois de Coucy et au lieu dit de Bernagousse. Douze soldats du 215ème Régiment d’infanterie sont tués le 12 mars 1918 dans cette carrière où avait été aménagée une infirmerie: Baptiste Bonnery, brancardier, Auguste Chavard , Raymond Reithes, Charles Flamies, Antoine Pelletier, Jean Rouyssères (capitaine), Firmin Bouisset, Jean Gros, Pierre Cathala, Louis Jeantet, Louis Darras (sergent-major) et un inconnu.

Quand cette terrible guerre s’achève enfin, le village est complètement sinistré, l’église du XVIème dédiée à saint Pierre et saint Paul entièrement rasée. Des photos, un dessin allemand et un dessin de la collection Piette nous donnent un aperçu de son aspect originel: un édifice trapu en forme de croix latine avec un clocher massif. Après son dynamitage, il ne reste plus que poutres et pierres calcinées!

Les clichés de cette époque montrent l’ampleur des destructions: toutes les maisons du centre, la mairie, la gare et la sucrerie ont été dynamitées. Les bois restent encombrés de fils barbelés et d’obus. La tâche à accomplir pour rebâtir est donc immense, Albert Lebrun en charge du ministère des Régions libérées, écrit en juillet 1918 «il faudrait plus de 20 ans à un chantier de 100 000 ouvriers pour relever de leurs ruines les maisons détruites» 6 .

A partir de janvier 1919, les habitants évacués reviennent et constatent la désolation qui règne dans leur village. Néanmoins, avec un courage sans faille, ils commencent à ériger des abris de fortune: cagnats, métros, masures de bric et de broc! La vie s’annonce certes dure mais le Barisien a depuis toujours la réputation d’être robuste et obstiné. Dans les ruines, parmi les monceaux de pierres, sous des charpentes calcinées, dans les ferrailles tordues et parmi les obus et les bombes non éclatés, des familles entières tentent de retrouver une vie presque normale.

 

La Reconstruction du village.


En 1922, le maréchal Joffre fit un don de 110 000 francs pour la reconstruction du village.

Les baraquements installés provisoirement furent peu à peu été remplacés par des maisons en briques. Une briqueterie fonctionnait rue de l’abbaye. Paul Pinard, l’architecte en charge des travaux de reconstruction, dessina les édifices publics: la mairie, l’église, l’hostellerie du Grand Cerf, le café de la mairie et quelques-unes unes des maisons particulières, conférant ainsi une certaine harmonie au village. La brique fut employée dans la plupart des nouvelles bâtisses mais la pierre qui, à l’origine était dominante, fut néanmoins retenue pour l’église et la mairie. L’église reconstruite à l’emplacement de l’ancienne église du XVIème siècle est un édifice en croix latine avec un porche et un clocher qui comporte trois cloches. Sur ces trois cloches, une inscription est gravée:

L’an de notre Seigneur Jésus Christ 1930 le dimanche 26 octobre en la fête du Christ Roi j’ai été bénite par sa grandeur Monseigneur Ernest Victor Mennechet, évêque de Soissons, Laon et Saint Quentin, Maître Cyrille Gomez, curé d’Autreville desservant Barisis-aux-Bois. Fonderie de F et A Causar de Colmar. Messieurs Alexandre Duparque, maire Raymond Declercq, adjoint Paul Bruier, Henri Salot et Gustave Tellier, conseillers de fabrique.

Comme la coutume l’exigeait, les trois cloches avaient des marraines dont les noms sont gravés:

Sur la petite qui sonne les demi-heures, on peut donc lire

Nommée Marguerite Anne-Marie Elisabeth Gabriel par Monsieur Arthur Dague et Madame Tiollet née Adolphine Lachère. Pour proclamer la paix du Christ dans la charité et le règne du Christ.

Sur la moyenne:

Nommée Jacqueline, Nadine, Yvette, Julie par Monsieur Auguste Mousset et Madame Hermant née Solange Desprez: pour chanter les louanges de Dieu tout puissant, l’hosanna de la résurrection après les désastres de la guerre.

Sur la plus grosse qui sonne les heures:

Nommée Albertine, Georgette, Marie-Joséphine par Monsieur Georges Martin et Madame Walmée née Albertine François: Pour pleurer tous les morts et surtout les vaillants qui sont aux champs d’honneur.

La mairie fut reconstruite au centre du village sur une place de laquelle partent les quatre rues en étoile. L’école communale jouxte la mairie avec sa cour et son préau.

Il a donc fallu plus de vingt ans pour que le village retrouve de nouveau ses édifices publics et que ses habitants puissent vivre dans des maisons en briques mais les baraques ne sont pas toutes démontées et certaines resteront encore longtemps habitées avec bien sûr l’apport d’un certain confort.

 

La seconde guerre mondiale 1939-1945.


Le 4e régiment d’infanterie 7.

A la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, le 4ème régiment d’infanterie basé à Sens et Auxerre reçoit l’ordre de monter au front en Lorraine sur la ligne Maginot. Quelques jours plus tard, l’ordre de repli est donné et 3 compagnies du régiment d’infanterie arrivent à Barisis en octobre 1939. La 9ème compagnie s’installe dans la ferme de Mousset (ferme de Dandoy de nos jours), la 10ème compagnie dans la ferme Godart (ferme de Baillet) et la 11ème dans la ferme Dague (ferme Demarly). Le matériel était entreposé chez M. et Mme Gayant (actuellement M. et Mme Urier), deux cuisines roulantes, l’une chez M. Godart, l’autre chez M. Bauer, assuraient les repas des soldats. Un foyer du soldat se trouvait le long du ruisseau derrière l’actuel foyer rural. Les soldats couchaient chez les habitants ou dans des granges pendant l’hiver 39-40 où la température descendit jusqu’à moins 20°. Au mois de mai 1940, le régiment reçut l’ordre de monter au front en Belgique. Sur la route de Namur, la moitié de ces jeunes soldats furent tués ou blessés. Certains, après avoir passé cinq ans en captivité, revinrent retrouver leur fiancée et se marièrent: M. Poteau originaire du Cher, M. Chevalier de la Dordogne, M. Garcia des Pyrénées, M. Besancenot de la Nièvre.

Le bombardement par les Alliés du dépôt d’essence de la gare.

Le 28 août 1944, les Alliés bombardent le dépôt d’essence qui se trouvait situé près de la gare. Ce bombardement provoque la mort de six civils et de trois militaires allemands.

L’attaque des F.F.I.

Dans la nuit du 31 août, un groupe de F.F.I. d’Amigny-Rouy se rend à la ferme Sénépart au lieudit de Normézières pour conduire cinq prisonniers allemands qui seront remis par la suite aux Alliés. Le 1er septembre, ce même groupe est chargé de reprendre ces prisonniers car un convoi allemand stationne sur la place de la mairie. D’un commun accord, le groupe décide d’attaquer ce convoi. Ayant appris que le convoi se dirige sur Coucy-le-Château, les résistants l’attendent à l’Abbaye. L’attaque a lieu mais trois résistants sont gravement blessés et achevés d’une balle par les Allemands: Absalem Mohamed, Sylves Gaston et Boucher Eugène. Un autre résistant d’Amigny-Rouy blessé au bras ne doit son salut qu’en faisant le mort, allongé dans un jardin, face contre terre. Les Allemands eurent de leur côté onze tués et quatre blessés. Leur repli s’arrêta à Coucy où ils furent arrêtés par les troupes alliées.

A l’endroit où s’est déroulée cette attaque, un monument commémoratif inauguré le 14 juillet 1947 porte le nom des trois victimes et celui d’un Barisien mort en déportation: William Merville.

Pour compléter cette brève histoire, nous sommes à l'écoute de tous les Barisiens qui pourraient nous raconter leurs souvenirs et laisser aux générations futures un témoignage authentique et vivant.


Vue générale de Barisis.


Rue du Marais et l'hôtel du Chat.


NOTES :

1 Archives de Barisis de M. Guilbert de Pierremande

2 Extrait du jugement du 13 juin 1549 qui indique les limites exactes des bois dans lesquelles le droit de glandée a été concédée: à savoir depuis le moulin de Briquenay à commencer au ru étant celui qui va de Barisis à Servais jusqu’à un grand chemin tendant droit à Saint-Gobain, droit au Riez de la vigne d’Amigny-Rouy et suivant toujours celui grand chemin jusqu’à la fin du buisson de la Fortelle, jusqu’au grand chemin qui mène de Barisis à Chauny et du dit chemin jusqu’à l’Epinois et au bois appelé la Logette et au bois d’Allemand. Et dudit bois d’Allemand jusqu’à la chaussée Brunehaut, et suivant la dite chaussée jusqu’au ru de Grève qui traverse la dite chaussée de Brunehaut et du ru le long de la dite chaussée jusqu’au grand carrefour des routes et à une borne qui fait séparation du bois des des Coulommiers et des bois des Tourneurs où est le ru de l’Ours à l’endroit d’icelle borne et encore suivant la chaussée Brunehaut jusqu’au chemin appelé Le Maupas qui vient de Pierremande et conduit à Barisis, traverse la dite chaussée Brunehaut et encore suivant icelle dite chaussée jusqu’au Parc Feu, près de la fontaine Viviers et du Parc à l’endroit de la route de Chévremont et suivant tout au long de la dite route du Chévremont jusqu’à la sortie du dit bois, entrant aux Arennes qui sont des usages de Barisis et de là suivant les dits usages selon les bornes limites et séparations qui sont entre la basse forêt de Coucy et les dits usages et de là retournent au long des près de Barisis, près de la fontaine Gosset et au-dessus de l’Ermitage

3 Copie du Mémoire des sujets de plaintes qu’ont les habitants de Berzy contre Landelin Delacroix, prévôt du dit Berzy 1704 (manuscrit aux archives de Laon).

4 Une copie de ce terrier est consultable à la bibliothèque de Barisis.

5 Le tilleul qui a été abattu avait probablement été planté à cette époque, il avait résisté aux destructions allemandes.

6 Lettre d’Albert Lebrun au président du Conseil, 24 juillet 1918 Service historique de l’armée de terre, 15 N 1661.

7 Sources: bulletin municipal 1998-1999 article de Jean Flamant.